Ania T2 : La pierre d'Oxåk by Sarah Degonse

Auteur:Sarah Degonse [Degonse, Sarah]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Fantastique, Littérature française
Éditeur: Groupe Fides
Publié: 2022-02-08T20:17:15+00:00

chapitre 9

L’Île des brumes

Après la mésaventure de la veille qui nous a valu à Gustave et à moi une bonne grosse frayeur, Kålyå est sur ses gardes et vole très près derrière Åltorus, prête à réagir à la moindre incartade.

Notre voyage dans les airs me fait découvrir une autre partie d’Åniå que je ne connaissais pas. Ce monde est bien plus grand que je ne l’avais imaginé. Nous survolons depuis plusieurs heures une vaste étendue d’eau. On pourrait presque croire qu’il s’agit d’un océan tant on ne distingue rien à l’horizon qui puisse laisser penser qu’une terre se profile. Et pourtant, l’Île des brumes est au bout, bien à l’écart des forêts peuplées par les êtres magiques. À l’abri.

Ce n’est qu’après un long moment que le nom de cette île prend tout son sens. Nous pénétrons dans un épais nuage brumeux. Il devient difficile de distinguer ce qui nous entoure. Mon amie accélère son allure et vole désormais à une vitesse qui la rapproche d’Åltorus. Nous guettons les alentours, partagés entre la peur d’un danger imminent et la crainte de perdre de vue nos compagnons.

Åltorus est encore visible, mais nous ne devons pas trop nous en éloigner sans quoi, il disparaîtrait aussitôt dans l’épaisse nuée.

Kålyå s’approche de son oncle pour se mettre à sa hauteur afin de lui parler.

— L’île est encore loin ?

— Je pense qu’elle est juste en dessous de nous, lui répond-il en lui faisant signe de le suivre.

Les deux dragons amorcent un virage en descente vers la gauche. L’île apparaît au milieu de la brume qui se dissipe comme si quelqu’un soufflait dessus pour la faire disparaître.

— Avoue quand même que sans Åltorus, on n’aurait jamais trouvé l’île au milieu de toute cette brume, dis-je à Kålyå pour tenter d’adoucir ses ressentiments envers son oncle.

— C’est vrai qu’elle est bien cachée ! On dirait que cet épais nuage lui sert de voile de protection pour dissuader le reste du monde de la trouver. Sûrement une astuce de Flohånå pour se protéger de la pierre d’Oxåk.

Nous nous posons au sol. Je sens que Kålyå est soulagée qu’aucun autre drame ne soit survenu pendant le voyage.

— Je ne m’attendais pas à un tel paysage ! s’exclame-t-elle. C’est tellement…

— … beau ! dit-on en chœur.

L’île est d’une beauté renversante. La nature y est aussi colorée et verdoyante que dans tout Åniå, mais ici, toutes les variétés et couleurs d’arbres sont mélangées. On se croirait dans une forêt arc-en-ciel !

— Tu crois que des licornes vivent ici ?

— Des quoi ?

— Des licornes… tu sais ! Des chevaux avec…

Je mime la corne avec ma main, mais je vois que Kålyå ne sait pas du tout de quoi je parle.

— Encore tes références d’humain…

Je roule des yeux en lui souriant.

Derrière cette forêt multicolore se dessine une montagne ou bien un volcan que la nature aurait recouvert.

Nous avons tous la même réaction d’émerveillement, à l’exception d’Åltorus, visiblement familier des lieux, et de Gustave qui arbore une mine blasée.

— Ne tardons pas !

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